Assortiments de petit déjeuner : vada, idli, parotha, samosa, et autres

Nouvelle compagne de voyage… Une belle emmerdeuse… récriminations incessantes… Pondichéry, c’est pas l’Inde… Je veux connaître l’Inde…

Ma nouvelle compagne de voyage

J’ai connu Sophie, fortuitement… Je l’ai rencontrée quelques années auparavant à Toulouse au cours d’une soirée « indienne » organisée par une amie passionnée du sous-continent. Nous avons sympathisé car à l’opposé des autres invités, tous les deux avions la même opinion positive sur Pondichéry où elle avait effectué quelques séjours prolongés. Nous avons échangé nos adresses e-mail, mais sans aucune certitude de nous revoir.

Elle m’a relancé. Je devinai qu’elle aimerait bien une relation plus poussée, plus intime, mais j’avais déjà cerné une personnalité difficile, et ne souhaitais pas m’en encombrer. J’aurais dû ne pas me laisser tenter par une simple aventure. Amants d’une seule nuit… nous étions devenus amis.

Elle ne connaissait de l’Inde que Pondichéry. Quand je lui annonçai, un soir, mon intention de séjourner un mois au Kérala, dont une bonne partie à Cochin, elle me demanda si elle pourrait se joindre à moi trois semaines. J’acceptai avec joie, toujours avec cette arrière-pensée du compagnon de voyage avec qui partager mes émotions et mes ressentis, bien plus que les frais.

 Je ne me doutai pas un seul instant de ce qui m’attendrait. Rien de comparable avec le compagnon de mon premier voyage en Inde, mais une compagnie bien discutable.

Une belle emmerdeuse

Matt vient de me quitter sans que je sache si je le reverrais jamais.

Je préviens Sophie que venant juste d’arriver, je dois faire un certain nombre de courses nécessaires à la poursuite de mon voyage et qui ne présentent aucun intérêt pour elle. Mais elle insiste pour m’accompagner. D’emblée, elle attaque :

– Pourquoi tu ne paies ta chambre que 900 roupies quand ils m’en demandent 945 à moi ?

Et toi tu n’as encore versé aucun acompte, alors qu’ils ont exigé que je paie 5 jours d’avance. Ce n’est pas juste !

– Moi, c’est la quatrième fois que je descends dans cet hôtel. (Je mens d’une façon éhontée, puisque je viens juste de découvrir par le plus grand des hasards le Marienbad hotel)

Toi, tu leur as dit que tu n’es là que pour 10 jours. Et moi je compte rester au moins un mois… Ils m’ont consenti un tarif spécial « longue durée ». Si tu le souhaites, je vais essayer de négocier pour toi le même tarif si nous devons rester ensemble pendant ces trois semaines.

– Je ne veux pas être liée par un engagement de durée s’il me prend l’envie de changer de cambuse !

Les récriminations ne tarissent pas

Le restaurant est trop cher… Tu me fais cavaler sous le soleil…

C’est elle qui a tenu à m’accompagner bien que je l’aie prévenue que ce matin, lundi, serait la corvée du premier jour ouvrable après mon arrivée : changer de l’argent, acheter des sandales, des prises anti-moustiques, une chemisette de rechange et autres menues emplettes nécessaires à mon voyage. Mais elle insista pour m’accompagner et ne cesse à présent de se plaindre tout au long du chemin.

Le soir arrive…

Sophie ne se satisfait d’aucun restaurant, trouvant celui de l’hôtel trop onéreux…

Ses tentatives de me culpabiliser se multiplient. Pour elle, je suis responsable de sa désillusion…

Pondichéry, ce n’est pas l’Inde

Il fait trop chaud ici ! Et la ville est trop bruyante, et les travaux de l’immeuble en construction à côté de l’hôtel m’ont fichu mal à la tête. Et j’aurais dû prendre une chambre climatisée…

Toute la journée et ce soir encore, Pondichéry  reste sa référence indienne.

– Mais, Sophie, Pondichéry ce n’est pas l’Inde !!!!!!!

Comment lui expliquer que cette enclave dans l’état du Tamil Nadu, et particulièrement « l’œuf », le secteur touristique, jouit d’un statut particulier du fait de son ancienne appartenance à la France.

Je veux connaître l’Inde !

Le lendemain, dès le matin, elle m’entraîne dans plusieurs hôtels de luxe, car le Marienbad, quoique de bon standing, ne lui convient décidément pas. Obsédée par le bruit, Elle fait « tourner en bourrique » le personnel de ces établissements qui lui font visiter des chambres superbes, très confortables et silencieuses, mais elle trouve toujours à redire sur le silence. Dans une chambre elle demande au garçon d’éteindre le ventilateur – silencieux pourtant – pour vérifier si elle entend quelque bruit…

– Mais, Sophie, si tu considères que le ventilateur peut masquer un bruit quelconque de l’hôtel ou de l’extérieur, tu ne l’entendras pas, ce bruit.

– Oui, mais si je l’éteins, j’entendrai…

Et recommence la litanie sur Pondichéry.

– Je te ferais remarquer que mon projet était construit et établi quand tu as voulu te greffer à moi pour deux semaines, qui ensuite sont passées à trois. Mais si tu veux, tu peux rentrer à Pondichéry. Je peux t’aider à trouver un bus confortable.

– Non, je veux connaître l’Inde. !!!

– Alors, arrête de gémir et de te plaindre…

Je lui propose d’aller se promener toute seule à Fort Cochin le lendemain, mais non, il faut que je l’accompagne.

– Tu m’avais promis de ne pas me laisser en plan.

Oui, pensè-je, mais toi tu ne m’avais pas dit que tu serais une sacrée emmerdeuse !

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