Le fort de Chitradurga sauve la ville. Site archéologique grandiose en parfait état de conservation. Je suis immergé dans un autre monde, ordre, paix, silence, propreté…

Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve.

Guy de Maupassant (1850 - 1893)

Au Soleil (récit de voyage)

Le Fort de Chitradurga sauve la réputation de la ville

Une pure merveille ! De quoi oublier tout ce que j’ai écrit sur la ville de Chitradurga… Un fort qui couvre une superficie impressionnante. Aussi grand que le centre de la ville elle-même.

A mes yeux, c’est un des sites archéologiques le plus grandiose et en parfait état de conservation que j’aie visité depuis que je voyage en Inde, avec Golconda 

et Bidar.

 

 

J’arrive dès l’ouverture afin de profiter de l’éclairage des premières heures de la journée.

Comme je l’ai déjà mentionné dans l’article sur la ville, le guichetier veut d’office m’appliquer le prix « indien » et non le prix « foreigner ».

 

J’ai bien fait d’arriver tôt, le soleil vient à peine de se lever et embrase le lieu de ses rayons de feu.

En pénétrant dans le fort, je suis immergé dans un autre monde après la ville-poubelle. Ici tout n’est qu’ordre, paix, silence et propreté. Dans un premier temps on a l’impression de se trouver dans un superbe parc public entretenu avec soin, où viennent se détendre et respirer un bol d’oxygène, les habitants de Chitradurga.

Mon ressenti est confirmé quand j’aperçois un homme, assis en lotus, au milieu de cette immensité déserte, venu là pour prier ou méditer accompagné par sa petite fille, qui, elle-même semble goûter à la sérénité du lieu.

Le fort est aussi propre et bien entretenu que la ville est sale et chaotique. Le fort veut-il faire oublier la ville aux touristes ? Ou la ville, jalouse de l’intérêt porté au fort, se venge en répandant ses immondices ?

Paysages bucoliques et espaces archéologiques sacrés

Le fort de Chitradurga offre à la fois des paysages naturels et bucoliques où les singes sont rois, comme si l’on se trouvait en pleine campagne, mais il révèle les aspects d’une religiosité active avec ses arbres, rochers ou grottes sacralisés, et aussi ses temples en activité, voisinant avec ceux purement archéologiques, absolument remarquables.

Des kilomètres de remparts et de fortins, sur lesquels j’ai galopé pendant dix heures en ne m’arrêtant que le temps de faire quelques photos, du lever au coucher du soleil, et… sans chapeau. Une journée extraordinaire.

L’intérieur du fort regorge de dizaines et dizaines de petits temples mais aussi de grand bâtiments comme le temple Sempige Siddheshwara soit rupestres, soit construits. Impressionnant.

Mais aussi de vestiges rappelant la vie dans la forteresse, tel ce curieux moulin pour faire de la poudre à canon, Maddu bisuva kallu… ou les citernes enterrées pour contenir les récoltes de grains, sans oublier les nombreux réservoirs d’eau.

Le fort de Chitradurga en quelques chiffres

Pour résumer ma visite du fort de Chitradurga en quelques chiffres : cent roupies l’entrée, des dizaines de kilomètres à arpenter, des milliers de marches à monter et descendre au milieu des sentiers et des rochers. Neuf cent soixante dix-sept photos, cinq litres d’eau, un paquet de biscuits pour tout petit déjeuner et repas de midi, six adolescents absolument adorables, cinquante ou soixante gamins d’une école et leurs maîtres et accompagnatrices.

Notons aussi deux gardiens, jeunes et beaux comme des statues de dieux, endormis à poings fermés, allongés sur des bancs de pierre, déchaussés, chaussettes ôtées, leur bâton posé à terre. Et tous deux, couchés, devinez où ? A l’entrée même de la prison !!! Désaffectée, il est vrai. Le fort est bien surveillé par de tels gardiens !

Quand je les ai vu arriver, j’ai immédiatement pensé qu’ils allaient me gâcher ma visite en hurlant et courant dans tous les sens. Mais il n’en fut rien. Ils se sont montrés très tranquilles et respectueux du site. Cela me conforte dans mon idée que le comportement des élèves est fonction du laxisme ou de l’encadrement efficace et professionnel des accompagnateurs, maîtres et maîtresses.

Ajoutons à l’énumération, un jeune brahmane assurant la protection, les soins, et les pujas d’un joli petit temple. Je l’avais aperçu, majestueux, son plateau de fleurs sur la tête franchissant une des portes d’entrée du fort.

J’ai rencontré aussi un joueur de tambour qui, à sa façon de taper en même temps avec mains et baguettes donnait l’illusion qu’ils étaient dix.

On m’a chipé ma bouteille d’eau !

Des dizaines de singes plutôt pacifiques et sympathiques, sauf un que je n’ai pas vu me chiper ma bouteille d’eau à peine entamée et posée sur un mur le temps de faire trois photos.

Sur le coup, j’ai pensé : On m’a piqué ma bouteille d’eau. ! Et l’on dit que les Indiens ne sont pas voleurs ? Mea culpa d’avoir eu un soupçon si ridicule. Un visiteur assoiffé m’aurait demandé un peu d’eau mais n’aurait pas chipé ma bouteille en douce pendant que je faisais quelques photos. J’ai vite compris qui était l’auteur du larcin. Dommage, j’aurais aimé le voir l’ouvrir ou tenter de l’ouvrir !!!

Quoiqu’il en soit cela aurait pu être dramatiques dans ce désert de pierres brûlantes, mais le hasard ou… Ganesh a voulu que je découvre une minuscule échoppe où l’on vendait de l’eau et quelques biscuits et snacks divers.

Des écureuils facétieux, par centaines, voulaient concurrencer les singes.

Ce site étant exceptionnel, je vous invite à consulter la galerie pour voir les nombreuses photos

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